Visite de la Friche

PROJET COMENIUS

HISTOIRE DES ARTS

Mercredi 13 octobre 2010

Visite d’une exposition…exposée, par Astérides à la friche de la Belle de Mai avec les élèves de l’option facultative d’histoire des arts et notamment les élèves de Seconde et de Première du projet Comenius.

Visiter une exposition est une activité presque familière pour nos élèves mais quand l’exposition s’expose elle-même, cela devient un peu étrange, voire complexe.

Les élèves étaient attendus par Leila Quillacq, médiatrice à Sextant et plus, que certains élèves connaissent déjà pour avoir travaillé avec elle l’année passée sur le projet « Les jeunes curateurs ».

Munis d’un carnet, nos élèves, tout en découvrant les œuvres, devaient s’interroger sur « les ingrédients et conditions nécessaires à la réalisation d’une exposition » d’art contemporain,  c’est-à-dire ce qui permet au visiteur de comprendre les différents niveaux d’accès à une œuvre après le big-bang du ready-made, de la performance et de l’installation.

- Les élèves ont dû repérer les principaux acteurs d’une exposition : l’artiste bien sûr mais aussi le commissaire ou le curateur, parfois les techniciens de la scénographie et de l’éclairage, les médiateurs qui accompagnent les visites du public.

- Ils ont repéré également les différentes manières d’exposer les œuvres : accrochées au mur, suspendues, posées au sol.

- Ils ont fait l’inventaire des différents genres d’œuvres et de pratiques exposés : dessins, photographies, peintures, vidéo, objets ou sculptures.

Une des œuvres de l’artiste Sammy Engramer réalisée en 2010, a beaucoup fait parler…

Une chaise banale est présentée contre le mur. C’est son «  appareillage » qui permet de comprendre que ce n’est pas la chaise du gardien de l’exposition. En effet, la chaise est accompagnée d’une plaque en laiton, sérieuse comme celle d’un homme de loi, gravée d’un texte et apposée au mur. La chaise se nomme « ÖGLA » , c’est son  nom de chaise dans la nomenclature du catalogue Ikéa.

Mais le texte nous renseigne aussi sur le fait qu’il s’agit d’un « ready-made désactivé » sur lequel « vous pouvez vous asseoir »

Incroyable les histoires que racontent les œuvres et le travail de décryptage nécessaire !

 Les élèves ne sont pas insensibles non plus à l’humour et à l’autodérision chez les artistes.

Nous les aidons à débusquer leurs capacités critiques vis-à-vis du jargon et des clichés de l’art contemporain, leurs jeux avec les codes établis. Le sacro-saint « white cube » aseptisé et minimaliste, espace obligé pour exposer les œuvres contemporaines en prend un bon coup avec l’installation vidéo de Neven Allanic,  Le white cube ou un monde idéal par la fenêtre, 2008,  ou encore le Holy white cube, de Sammy Engramer, 2009, cube blanc mis à plat sur le mur comme une croix ou encore Le clou de l’exposition, 2009 de Vlad et Alina Turco, clou véritable en or planté dans une cimaise de l’exposition.

Excellente entrée en matière pour les « jeunes curateurs européens » et pour les élèves de Terminale qui doivent connaître et comprendre les avant-gardes artistiques.

NV